Source étymologique
Il est assez connu et reconnu que les saules croient à proximité d’un point d’eau. D’ailleurs, le nom de genre des saules en latin est Salix, dont diverses sources étymologiques rapportent que Salix tire son origine de Sallis, en langue celtique, et signifierait près (sal) de l’eau (lis). Ce qui fait beaucoup de sens quand on y pense.
Famille
Les Saules appartiennent à la famille des Salicacées, grande famille qui regroupe un second genre que sont les peupliers ou Populus. Il y aurait environ 200 espèces de saules dans le monde, dont environ une centaine en Amérique, incluant une quarantaine que l’on peut observer au Québec. Il est toutefois difficile de distinguer une espèce de saule d’une autre. En effet, il nécessite plusieurs parties de la plante pour confirmer l’identification, parties de plantes qui n’existent pas simultanément sur un même individu. D’ailleurs, comme les saules sont souvent utilisés en ornement, il y a plusieurs échappés de culture, rendant les identifications encore plus ardues.
Caractéristiques
Au-delà de cette difficulté taxonomique, les saules partagent plusieurs traits généraux qui, ensemble, permettent de facilement les distinguer des autres essences peuplant nos forêts. D’abord, les feuilles des saules sont dites entières et simples. Elles sont étroites, courtement pétiolées et presque toujours alternes. Les feuilles de certaines espèces ont une face tomenteuse, c’est-à-dire qu’elle est densément poilue, lui donnant un aspect duveteux. Les bourgeons sont toujours composés d’une seule écaille.
Ensuite, les saules sont des espèces dites dioïques, c’est-à-dire que les fleurs sont unisexuées, comme chez les animaux. Il y a donc des individus mâles et des individus femelles, bien qu’il y ait toujours des exceptions pour confirmer une règle… De plus, les fleurs sont sans pétales. Ce critère ne freine toutefois pas les abeilles et autres pollinisateurs indigènes de largement les fréquenter le printemps venu. En effet, la pollinisation croisée est réalisée par ces derniers. D’ailleurs, sous nos latitudes, les fleurs de saules sont les premières parmi les espèces indigènes ligneuses à ouvrir au printemps. Elles sont une importante source de protéines, qu’est le pollen des fleurs mâles, ainsi que de nectar, provenant des fleurs femelles, pour les pollinisateurs à cette période. Chez plusieurs espèces de saules, on peut aisément observer la présence de « chatons » dès la fin février, certaines années dans le sud du Québec, et dont le gonflement écarte les écailles des bourgeons floraux pour les faire apparaître. Les chatons, qui sont en fait le regroupement de plusieurs petits fleurons serrés les uns sur les autres, sont nommés ainsi car ils sont densément couverts de courts poils duveteux, semblables à de petits chatons. Ces doux poils permettent de protéger les délicates fleurs par temps froid, ce qui est fréquent au printemps. C’est aussi pour cette raison que les fleurs de saules sont donc sans pétales. Elles n’en sont toutefois pas moins remarquables!
Les saules ont cependant la réputation de boucher les drains près des bâtiments et de contribuer à la détérioration des fondations. Cette réputation se fonde sur leur grand besoin en eau. Cette caractéristique leur permet d’être au cœur d’une niche écologique d’importance. En effet, leur présence contribue à la stabilisation des berges tout au long de l’année. La très grande flexibilité des tiges, formées de bois mou, leur permette d’aisément se plier sous le passage des glaces à la débâcle. Même si la tige casse, son incroyable capacité d’enracinement par bouturage lui permettra de se rétablir plus loin sur la berge. Chez Ramo, l’ensemble de ces caractéristiques des saules sont mises à profit, étant au cœur des phytotechnologies que nous développons afin de résoudre des problématiques environnementales.